MADYCAST #1 – CRÉATIVITÉ PLANÉTAIRE W/ Mariya Korostelyova ⋄ Photographer ⋄ Art Director

Retranscription

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Vous écoutez Maddycast, le podcast du studio Maddygood dédié aux artistes, créateurs et entrepreneurs. Bienvenue dans Maddycast, le podcast créé par l'agence Maddygood et qui explore le monde passionnant de l'entreprenariat, du design et de la création. Je suis Anthony, votre hôte dévoué, prêt à vous emmener dans un voyage captivant au cœur de l'innovation, de l'inspiration et de la création. Rejoignez-nous chaque mois pour des conversations fascinantes avec des esprits créatifs et des entrepreneurs visionnaires.

Préparez-vous à découvrir les secrets du succès, à repousser les limites de votre créativité et à vous inspirer pour réaliser vos rêves, vos envies et vos créations. Bienvenue dans MADICAST. Aujourd'hui pour cet épisode, je reçois Maria Corosteliora que j'ai eu le plaisir de rencontrer lors d'une édition du Marseille Design Club où nous sommes intervenus ensemble. Et également, nous avons collaboré pour une marque où elle était à la photographie.

Donc Maria se définit comme photographe, directrice artistique et storytelleuse par l'image. Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, et ça va être l'angle de ce podcast, c'est surtout sa richesse culturelle à travers ses voyages. Maria, bienvenue. Et est-ce que tu peux te présenter ? Bonjour tout le monde, je suis Maria, et mon histoire commence au Kazakhstan. J'étais née au Kazakhstan, toute ma famille est là-bas, mais j'ai des origines russes-ukrainiennes. Donc j'ai de la famille là-bas aussi. J'ai grandi en Chine, à Pékin, et quand j'avais 18 ans, j'ai déménagé en France. Donc ça fait plus de 8 ans que je suis ici. Super, ok. T'as toujours fait ce métier dans tes autres pays ou comment ça a évolué justement ?

Je pense que comme la plupart des gens artistiques, c'était toujours ma passion, je dessinais toujours et puis quand j'avais 11 ans, j'ai demandé à mon père de m'acheter un appareil photo et depuis j'ai toujours un appareil photo entre mes mains. Donc j'ai commencé il y a longtemps. J'étais toujours connue comme la photographe. Sur tous les événements, à mon école, partout, on me connaissait comme Maria, la photographe du jour. Donc il n'y avait même pas de question quel type d'études je veux faire. Mais j'étais ravie de découvrir la communication visuelle, qu'on n'est pas obligé d'être juste photographe, mais qu'on peut faire aussi le design, dessiner, créer, etc. Donc je suis venue en France pour faire des études de la communication visuelle. D'accord, t'es venue en France exprès pour ça ? Ouais. C'était pour ça ? Ouais. C'est quoi ton parcours du coup en France ?

Alors je suis arrivée en tout début de 2015. J'ai fait un semestre de langue française et puis j'ai enchaîné direct dans une école qui s'appelle école de communication visuelle à Aix et j'ai fait cinq ans d'études là-bas. Donc je suis diplômée en tant que directrice artistique de communication visuelle. Ok. Et du coup, depuis, t'es à ton compte ou t'as fait des expériences en agence ? Comment ça s'est passé l'arrivée sur le monde du travail après 5 ans d'études ? Comme dans la plupart des écoles, c'était obligatoire de faire des stages, donc j'ai eu... Mes seules expériences en agence, c'était des stages. Par exemple, une fois, je suis partie à Amsterdam pour 3 mois et j'ai fait un stage dans une agence où il y avait un duo.

Qui travaillait sur des projets super pertinents, genre, et il créait les identités visuelles des hôtels à Amsterdam, soit un projet sur lequel je travaillais à la base, c'était Identités visuelles de nouveaux musées d'art contemporain à Genghis je crois. Ok, trop bien. Et après, j'ai fait quelques stages à Marseille et aussi j'avais un stage à Paris dans un magazine, Milk Magazine, si vous connaissez. Après avoir obtenu mon diplôme et avoir fait un stage chez Milk, je me suis lancée direct à mon compte. Parce que c'est dans mes valeurs. Alors justement, est-ce que tu pourrais nous parler des valeurs qui animent ton travail ? Enfin, ça, c'est peut-être pas la valeur qui anime mon travail, mais pourquoi je me suis lancée à mon compte, c'est parce que j'apprécie vraiment cette liberté.

Pour moi, c'est important d'avoir la possibilité de beaucoup voyager, de bouger, parce que ma famille n'est pas en France et c'est important pour moi d'avoir du temps, de partir pour un mois ou plusieurs semaines dans l'année pour les voir. Voilà, c'est une des plus grandes raisons pour lesquelles j'ai décidé d'être freelance. Sinon, les valeurs principales qui me guident dans mon travail, c'est surtout l'authenticité, être soi-même à fond, ne pas essayer de créer une image juste pour un but défini. L'autre valeur très importante pour moi, c'est la clarté. J'aime beaucoup les structures, les règles, quand les choses sont très claires, pour avoir le moins de champs d'interprétation. Oui, l'interprétation, oui. Oui voilà. Je trouve que dans un métier artistique où on peut partir vraiment dans tous les sens, c'est bien d'avoir de la structure.

Ça rassure aussi les gens qui travaillent avec moi, que je suis très claire sur ce que je propose, sur les attentes aussi. Ouais c'est ça, mais on le sent de toute façon dans ton travail qu'il y a beaucoup de lisibilité, c'est assez clair. On a une perception assez claire en tout cas, à chaque fois, de l'émotion que tu veux partager, de l'histoire que tu veux raconter. Donc ça c'est toujours assez cool. Entre les voyages, les expériences, qui ont sûrement nourri ta créativité, et ça on va y revenir, quelle est ta définition dans ce métier qui est ultra important, de la créativité ? La créativité, pour moi, c'est l'art de survie, c'est la flexibilité des perceptions. Quand tu regardes un objet, tu ne vois pas que sa fonctionnalité définie, mais aussi son potentiel sous plein d'autres angles.

C'est très beau, c'est très beau, c'est très vrai. Moi j'aime beaucoup, ok. Donc qui dit créativité dit processus créatif, ce qui est d'autant plus indispensable dans notre activité. Est-ce que toi, que ce soit dans la photo, dans la création d'identité visuelle, dans la façon dont tu racontes même des histoires, est-ce que tu as un processus créatif qui est clairement défini ou au contraire qui est peut-être plus expérimental ? L'une des valeurs aussi principales de mon travail, c'est une approche personnelle. C'est ça aussi, je pense, la beauté de travailler tête-à-tête avec ton client, n'est pas d'être dans une grande agence parce que tu peux t'adapter à besoin de la personne, à son caractère. Étant une personne hypersensible, pour moi, c'est super important de créer des contacts très personnels avec les gens. Devant moi. Et ça, ça rejoint du coup mon processus créatif.

Tout d'abord, c'est la communication avec la personne, avec le potentiel client. Je lui pose plein de questions sur ses attentes, sur ses objectifs, ses rêves, comment il voit sa marque. Je travaille souvent avec les gens qui se lancent dans ce monde d'entreprenariat. Ils ont une idée assez floue, donc moi je leur pose plein de questions qui leur aident à définir la structure du coup. Pour qu'ensuite moi je puisse l'utiliser pour créer quelque chose qui n'est pas juste beau et flou, mais qui raconte vraiment leurs histoires, développe la personnalité de leurs produits, de leurs marques. La première étape c'est beaucoup d'échanges. A partir de ça, de toute l'information qu'ils me donnent, et je cherche l'association. En se basant sur l'information que le client me donne à partir de toutes mes questions, je commence à créer un mind map synonyme visuel à tous les mots posés.

Est-ce que c'est clair ? Oui, c'est très clair. Je vois très bien. Voilà. Et avec ça, je crée des moodboards pour leur montrer à peu près à quoi ça va ressembler ce qu'on va faire. Moi, du coup, la plupart du temps, je fais du shooting photo. Donc, je fais la direction artistique du shoot avant de faire le shoot lui-même. Pourquoi t'as mis en place ce processus créatif ? Est-ce que tu sens que ça te permet d'être meilleure ou ça te permet d'assurer tes arrières avec les clients ? Ou peut-être les deux ? Déjà, de un, parce que ça me permet de ne pas perdre le temps. Quand j'arrive en shoot, je sais à peu près ce qu'il faut faire et on passe pas le temps à chercher, oui peut-être on va faire ça, peut-être on va faire ci ou ça.

J'ai déjà un planning de ce qu'on va faire, comment, où, etc. Mais aussi, bien sûr, quand je pose mes bases avant le shoot, le client ne pourra pas me dire, ben, c'est pas ça que je voulais. C'est bien qu'on se mette d'accord sur tout avant le shooting photo, comme ça, il ne reste qu'à réaliser la photo. To have fun pendant le shoot. Exactement, tu peux te concentrer sur l'essentiel. Oui, c'est ça. Et comment tu l'as construit, du coup, ce processus créatif ? C'est justement en écoutant peut-être des podcasts, en lisant avec l'expérience, comment t'as réussi à te forger cette expérience, cette méthodologie de travail et de création ?

Mon processus créatif s'est construit lors de mes études parce qu'on faisait tout le temps des projets fictifs où il fallait imaginer que t'es un client, que tu fais tes propositions, étape 1 et pas étape 2. Donc c'est sûr que les bases ont été posées lors de mes études. Après, ça a été bien sûr affiné avec mes clients. En fait, j'ai capté que plus de questions je pose avant de commencer le processus créatif, le mieux est le résultat. Et est-ce que tu vois le processus créatif comme quelque chose qui peut être contraignant parce que justement tu te poses des limites, tu te poses des barrières ou au contraire ça te permet de cadrer et du coup de te concentrer sur l'essentiel et de pouvoir justement apporter de la créativité sur ce qui a été défini ? Ce processus ne me limite pas.

Bien sûr, je m'adapte toujours à chaque personne qui est devant moi. Par exemple, parfois, il faut créer du zéro et vraiment imaginer tous les gens qui vont être présents, le lieu, la déco, etc. Mais parfois, on a déjà certaines contraintes que les clients me proposent. Genre, il y a un endroit sur lequel on va pouvoir faire le shoot. Du coup, j'adapte le reste à ça. Enfin, il faut savoir être flexible. Bien sûr, mais grave, il faut s'adapter. Ça, c'est la règle numéro une. Alors là, tu vois, tu nous as dit que tu faisais la direction artistique, la photographie, l'identité visuelle, storyteller par l'image. Est-ce que tu as d'autres envies créatives ? Une lubie du moment ? Une envie de création ? Quelque chose qui t'anime ? Un nouveau médium que tu aimerais tester ? Une nouvelle technique actuellement ?

Actuellement, je suis très contente de là où je suis. D'accord, c'est déjà bien. Non, parce que depuis des années je teste un peu tout, j'ai fait du webdesign, j'ai fait de la typo, j'ai fait de l'animation, mais vraiment tout. Et je sens que c'est que ces dernières années je me suis vraiment concentrée sur la photo. Et je suis vraiment heureuse là-dedans, même si je fais le design, etc. À côté, en même temps. Pour l'instant, je suis bien là, mais je sais que ce n'est pas un métier que je pourrais faire toute ma vie, parce que c'est un métier très physique. Très très très physique. Enfin, surtout pour les shoots que je fais, tu vois. Il y a des shootings photos dans le studio. Bien sûr, là, tu bouges pas trop. Mais moi, je suis toujours dehors.

J'aime bien choisir des endroits dans les montagnes, dans la mer. Je suis toujours... Et là, te lever à 4h du matin pour avoir la bonne lumière au lever du soleil. Exactement, exactement. On connaît ça. Voilà, donc je ne me vois pas faire ça dans 30 ans. Je comprends. Du coup, moi, mon grand rêve dans le futur, c'est d'ouvrir un hôtel. À Marseille ? Non, je pense pas. Enfin, on verra. Franchement, je sais pas du tout en quel état sera Marseille dans 30 ans. Ça va être un projet où je vais pouvoir appliquer tout ce que je sais faire et ce que j'aime faire. Il y a un hôtel qui s'appelle... Comment on le prononçait ? Reggio ? Je pense que c'est italien, donc je pense pas que c'est comme ça qu'on le prononce. Reggio, peut-être ? R-E-S-C-H-I-O. Rescue. Rescue. Peut-être.

C'est un hôtel, en fait, de base c'était un château qu'une famille a reconstruit et c'est vraiment un peu perdu dans la nature. Ils ont, enfin, c'est un château, il y a des maisons à côté, il y a une piscine, ils ont des chevaux, ils ont plein d'activités qui se passent dans cet hôtel et je trouve ça génial. Super inspirant. Bah oui, avoir un endroit où tu peux réunir tous ces gens créatifs et plein de domaines créatifs et bien sûr faire des photos. Non mais bien sûr je suis d'accord, un lieu, avoir un propre lieu aussi pour faire plein de choses, plein de créations, réunir plein de gens créatifs, je suis d'accord c'est toujours très intéressant. Pour finir sur cette partie créativité, est-ce que tu pourrais nous parler de d'une inspiration qui t'a peut-être guidée, épaulée, confortée en tout cas dans une direction créative.

Est-ce que t'as une inspiration forte qui te vient en tête ? Alors guidée, je dirais c'est le magazine qui s'appelle Kinfolk. Je pense que beaucoup de gens le connaissent. Pour moi, quand je l'ai découvert, c'était vraiment un moment de waouh ! C'est ça que je veux faire ! C'est exactement ça que j'aime dans l'art, dans le design, dans la photo. Vraiment de A à Z, de leur mise en page, leur direction artistique, les photos qu'ils faisaient à l'époque. Enfin, j'ai adoré. C'était au moment quand le fondateur Nathan Williams, il était aussi le directeur créatif du magazine, Depuis quelques années, ça a changé. L'univers de ce magazine a changé aussi. Maintenant, je m'y reconnais un peu moins. Mais quand je pense vraiment à une inspiration qui a donné les bases de mon style, c'était Kinfolk. Super stylé. Ok.

Je vais passer maintenant sur un aspect qu'on a un peu moins évoqué, mais qui est tout aussi important, c'est cette partie multiculturelle, cette partie voyage. Qui est quand même assez importante dans ta vie. Comment tes voyages, tous les pays que tu as visités ont construit ta créativité, ont construit tes inspirations ? Est-ce que ça a construit déjà quelque chose en toi ou pas forcément ? Non, c'est sûr que ça a construit quelque chose en moi. J'aurais été quelqu'un de très différent si j'aurais resté au Kazakhstan, je suis sûre. Déjà, le fait que je n'ai pas envie de rester sur place, j'ai envie de bouger tout le temps et changer tout le temps de domaine dans lequel je travaille, tout ça c'est lié. Je me suis dit que ce qui est génial dans le voyage, dans le changement de pays, c'est le changement de scénario.

Quand tu vas d'un pays à l'autre, tu découvres différentes cultures et tu captes que le monde ne fonctionne pas de la même manière partout. Pour ça, ça développe aussi énormément ta créativité. Ça peut être des trucs tout petits. Par exemple, moi je viens principalement de l'Asie et chez nous c'est la base d'enlever les chaussures quand tu rentres dans l'appartement. C'est un petit détail qui change tout ton quotidien, qui change le design d'intérieur de ton appartement, la manière dont tu fonctions à l'intérieur versus l'extérieur. C'est le changement des scénarios qui t'influence le plus.

Je trouve ça génial, le fait de pouvoir prendre un peu de chaque pays que tu visites et l'appliquer à ton quotidien. Ça doit aussi te permettre de vraiment avoir une vision, je dirais, complète ou ouverte d'esprit sur ton travail et sur la créativité en général. Oui, c'est clair. Non, j'ai pas grand-chose à rajouter là-dessus. C'est ça, c'est clair. On va peut-être passer un peu sur ton travail du moment. T'as quelque chose en cours ? T'as quelque chose en projet ou pas ?

Alors là, je suis en train de travailler sur le lancement d'une nouvelle marque. C'est une marque de vêtements, un peu streetwear, pour les enfants, pour les bébés. J'ai hâte de voir ça. Oui, c'est cool. Alors, est-ce que tu vas faire les photos pour la campagne de lancement aussi ? Oui, voilà. J'ai fait la direction artistique de la campagne et je vais faire le shooting photo bientôt. C'est pour ça que j'ai pas encore posté de photo sur mon Instagram depuis un moment. Parce que là je suis en plein dedans. Ok, ok.

Ça va être un shooting en studio ou en extérieur ? Alors, pour le moment, on va faire un shooting en studio et ensuite, on va... On a déjà commencé à choisir les lieux, les endroits dans Marseille où on va aller shooter. On va aller à la plage, à la montagne, à la ville. On va faire un peu de tout. C'est un gros projet. Ça a l'air cool. Oui, c'est bien, c'est cool. J'ai hâte de voir ça. T'as une date de lancement prévue ? Alors, là c'est un gros chantier.

On a déjà commencé à faire les premiers prototypes, mais il y a encore beaucoup de travail. On doit faire les photos, le site internet, l'identité visuelle. Mais j'espère que ça sera... Je pense que ça sera fini pour cet été, pour le lancement, pour la rentrée. Je pense que c'est un timing assez réaliste. Oui, ça semble un bon timing. Ok, ben écoute, j'espère qu'on pourra voir ça très bientôt. Merci Maria pour ce moment. Merci à toi Anthony, c'était un plaisir.

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