Retranscription

Découvrez le parcours créatif de Fanny Arnaud, l'esprit génial derrière la célèbre marque Antaou, spécialiste des tapas et des tartinables. Plongez dans son univers culinaire empreint d'originalité, suivez le processus de fabrication de ses délices et laissez-vous séduire par son talent pour métamorphoser des ingrédients simples en véritables délices gustatifs. Chaque bouchée est une invitation à un voyage sensoriel unique, parfait pour accompagner vos apéritifs et rendre chaque moment mémorable !

Madycast, le podcast qui booste ta créativité.

Bienvenue dans Madycast, le podcast créé par l'agence Madygood et qui explore le monde passionnant de l'entreprenariat, du design et de la création. Je suis Anthony, votre hôte dévoué, prêt à vous emmener dans un voyage captivant au cœur de l'innovation, de l'inspiration et de la création. Rejoignez-nous chaque mois pour des conversations fascinantes avec des esprits créatifs et des entrepreneurs visionnaires. Préparez-vous à découvrir les secrets du succès, à repousser les limites de votre créativité et à vous inspirer pour réaliser vos rêves, vos envies et vos créations. Bienvenue ! Et j'ai l'immense plaisir et honneur de recevoir Fanny Arnault, qui est la fondatrice d'Antaou, qui sont des tapas à tartiner et qui va nous expliquer Bienvenue Fanny. Est-ce que tu pourrais te présenter et nous présenter ta marque ?

Anthony, tout le plaisir est pour moi.
Enchanté.
Merci de m'inviter pour ce premier épisode.
Avec grand plaisir.
J'ai un peu la presse.
Pas du tout. On est en famille ici, tranquille.
Donc, en Tahou, c'est des produits d'apéro qui sont aussi bons s'ils avaient été faits maison. Aujourd'hui, on a une gamme de six vérines prêtes à déguster qu'on va retrouver principalement chez les cavistes, les épiceries fines, mais plus globalement chez tous les commerces de bouche de proximité. Et tout ce qui est café, hôtel, restaurant qui souhaite proposer une vraie expérience autour de l'apéritif, puisque c'est souvent comme ça que débutent les bons moments.

Quelles seraient les trois valeurs piliers de ta marque ?
Je pense déjà à l'authenticité parce qu'on essaie de vraiment traduire le goût des ingrédients à travers les recettes. C'est très important pour moi de sentir la fraîcheur de tous les produits bruts qu'on utilise, bien sûr sans intrants, donc sans conservateurs, sans colorants ni arômes artificiels. Je dirais l'audace parce que ce qu'on fait, on le voit nulle part ailleurs, comme par exemple la gamme à base de fromage. Je vous mets au défi de mettre du fromage en concert. Et ensuite, je dirais l'humain parce que dans l'entreprenariat, dans les startups, c'est souvent des petites équipes où l'humain passe avant tout. Et pour moi, en tout cas, c'est très important de bien m'entendre avec les gens avec qui je travaille. On est à la fois professionnels et convivial.

Super. Et Fanny, du coup, tu as créé Entaou depuis combien de temps maintenant ?
Ça fait à peu près un an et demi. OK.
Au mois de juin 2022. OK, super cool. Est-ce que tu pourrais nous donner ta propre définition de la créativité et comment elle s'insère dans ta vie de tous les jours, en tout cas dans le développement de ton entreprise ?
Je pense que la créativité, c'est un moyen d'expression, en fait, et que souvent, on le contente à des activités spécifiques, comme l'art ou ton métier, par exemple. On est sur de la créativité pure, mais finalement, je pense que la créativité, elle est un peu de partout. Pour moi, c'est peut-être la culture de l'esthétique, je pense, la créativité. Enfin, en tout cas, c'est à ça que je la parente. Et comment je fais pour la mettre dans mon activité ?
Dans notre activité, il faut être créatif, mais dans ton métier aussi, tu as parlé d'audace, notamment dans les recettes. Ça nécessite quand même une dose de créativité, une créativité à plusieurs niveaux. Ça peut être une créativité aussi bien sur la recette, mais également sur le conditionnement. En plus que tu l'as dit toi-même, il faut mettre du fromage en conserve. Ce n'est pas évident. Donc, justement, comment toi, tu arrives justement à stimuler ça ? Ça peut être à la fois une créativité sur la recette, mais une créativité peut-être sur même la technicité pure.
Je pense qu'il faut oser en fait, il faut faire des tests, il ne faut pas avoir peur, il faut se faire confiance. Et puis voilà, il faut juste tester, essayer, recommencer et puis s'améliorer.
Et toi, du coup, qu'est-ce qui a façonné ton goût pour les bonnes choses, pour justement ce côté sublimé l'apéro ?
J'ai toujours aimé le fait de recevoir. J'aime beaucoup les expériences à 360°, c'est ce qui m'intéresse le plus parce qu'on va pouvoir jouer sur les petits détails, c'est ça qui va faire la différence. Mes parents tenaient l'une des premières maisons d'hôtes marseillaises, donc j'ai grandi dans la cuisine. Ils ont toujours beaucoup cuisiné et ils ont aiguisé une certaine curiosité chez moi, donc je vais beaucoup au restaurant. Et généralement, j'aime bien aussi aller dans des restaurants où on choisit pas forcément. Il y a un menu unique et je demande de ne pas regarder la carte et je vais chercher, essayer d'aller retrouver des saveurs, faire des comparaisons et ça m'amuse en fait. C'est mon hobby.
Et qu'est-ce qui est, pour toi, synonyme d'une expérience culinaire réussie ?
Je pense qu'aujourd'hui, on commence tous à élever notre niveau d'exigence par rapport à ce qu'on attend quand on va dans un restaurant. Les premières fois où j'allais au restaurant, on voulait juste manger bien. Déjà, c'était bien. En tout cas, Marseille, c'était dans les années... Marseille 2013, avec la capitale de la culture. Tu voulais juste manger un bon plat bien fait dans un resto. Maintenant, c'est plus suffisant. Non seulement tu veux un service de qualité, mais en plus, tu veux qu'il y ait une belle déco, un bel environnement. Et ça, je pense qu'on le retrouve de partout. Et on le voit sur tous les métiers, finalement, de l'hospitalité, parce que c'est pareil dans les hôtels, c'est pareil dans les maisons d'hôtes. On va vraiment chercher à ce que les gens se souviennent d'un... Et une empreinte émotionnelle dans l'endroit qu'ils ont visité.
Et moi, par le biais de mes produits, ça va s'inscrire par... Le goût, la texture, les saveurs, le packaging, tout l'univers de la marque, pour être certaine qu'on place le consommateur dans les meilleures conditions au moment de déguster son apéritif. Parce que pour moi, être avec les gens qu'on aime, ça ne suffit pas. En tout cas, quand on est avec les gens qu'on aime, on veut le meilleur, donc il faut que tout soit recherché.
Est-ce que tu pourrais nous décrire justement une expérience en taux ?
Ben oui, j'en ai une. Je ne sais pas si tu t'en souviens, ce qu'on a vécu ensemble. En tout cas, moi, elle m'a marquée. C'était en janvier ou février 2023 où j'ai reçu toutes les équipes avec qui je travaillais. C'est marrant, on revient sur l'humain du coup. Bien sûr. Et j'avais eu envie de vous offrir une expérience en taux de la manière dont je la vivais. On avait tamisé les lumières, allumé des bougies et j'avais demandé à une amie à moi sommelière avec qui on a travaillé sur les accords mai et vin. De faire un petit atelier de dégustation avec les produits. On avait travaillé sur un accord avec du comté au vin jaune et un vin de Loire. Et en fait, il y a une cinquième saveur qui a été sortie au moment de la dégustation des deux produits ensemble.
Et en tout cas, moi, je sais que ça m'a vraiment marqué.
Je pense que c'était délicieux, bien sûr.
Quels étaient tes souvenirs ? Et voilà, moi, j'ai cette image lumière tamisée, les petites bougies qui scintillent et cet accord là qu'on a en bouche et les gens qui sont autour et.
Qui disent wow, C'était délicieux. Je me rappelle très, très bien. C'était divin. Non, c'était super. Justement, toi, t'es beaucoup axé sur le côté apéro, recettes innovantes, accormé et vin. Est-ce que c'est ça, en fait, le cœur d'Antaou ?
Je pense parce que c'est un tout qui fait qu'on vit une expérience. Je ne fais pas juste des produits d'apéritif parce que sinon, il y en a déjà plein. C'est pour ça qu'on travaille beaucoup sur le petit détail, le petit détail caché. On se prend la tête parfois pour une phrase pendant des heures. Pour une couleur, c'est la même chose. Mais parce qu'en fait, je pense que certaines personnes sont sensibles. Et voit le jab qui se cache dans les détails. Et d'autres personnes ne prennent pas forcément attention. Mais finalement, ça fait partie d'une expérience globale qui les met dans les bonnes conditions pour vraiment passer un bon moment.
Quels seraient pour toi tes prochaines envies créatives ? T'aimerais nous parler ?
J'aimerais développer des produits... En fait, il a fallu que je démarre par une gamme de produits et que je m'inscrive là-dedans. Donc là, j'ai Siverine. Mais aujourd'hui, je suis apparentée à une marque de tartinables et je trouve ça très réducteur. Non, moi, ce que je veux, c'est faire l'apéro. Donc, il va falloir que je développe des produits complémentaires. Je ne sais pas encore lesquels, là, maintenant, tout de suite, mais...
Alors, si tu devais nous raconter une histoire en nous présentant ta vision de l'apéro parfait, ce serait quoi ?
L'apéro parfait, ce serait l'apéro dernière minute, coucher de soleil. Typiquement un temps un peu comme on a eu aujourd'hui, c'est-à-dire que le soleil est hyper agréable mais en même temps il n'est pas trop chaud. En plus à cette époque-là, généralement il y a des couleurs qui sont magnifiques dans le ciel. Une bonne petite bière bien fraîche, un peu légère ou alors un petit vin pareil, un peu plutôt sur la légèreté. Des bons copains, parfois un peu de musique mais ce n'est pas obligé. Et j'aime bien avoir, même si c'est un apéro, plutôt pique-nique finalement.
OK.
Mais avec un petit peu chiadé quand même, avec une petite nappe, des verres à vin très, très important. On part avec un dur bouchon et des beaux verres, s'il vous plaît. Et puis voilà quoi. On se concentre sur l'instant présent. Téléphone éteint.
Téléphone éteint. Téléphone éteint, bien sûr. Et plutôt un petit sunset, un petit coucher de soleil.
Plutôt un petit sunset. On a le droit au téléphone juste pour une playlist Spotify.
OK. Avec un titre en tête ?
Faudrait que je cherche.
Là, en notoriété instantanée, tu dirais quoi ?
Je te dirais « If I Ever Feel Better » de Phoenix.
Très bon. Très bon choix. French Touch. On adore. Est-ce que tu pourrais nous donner une référence, une personne, une marque, une ville, un lieu qui t'inspire et pourquoi ça t'inspire ?
Je crois que j'ai la personne qu'il te faut, puisqu'elle regroupe tout à la fois. Je vais te parler de André Gass, le fondateur de la marque éponyme, marque marseillaise. Et pourquoi c'est une très belle inspiration pour moi ? Déjà parce que l'homme est quelqu'un que j'apprécie énormément en tant que personne. Mais par rapport à son processus créatif, parce que c'est quand même l'objet de ton podcast, En fait, c'est quelqu'un qui ne se repose jamais sur ses acquis et qui va toujours chercher à améliorer un modèle, même s'il fonctionne. Il suit son instinct et je pense qu'il a raison. Et c'est pour ça qu'il est indétrônable sur le bijou fantasy depuis un peu plus de 50 ans, je crois. Donc, je trouve ça très inspirant.
Et comment il arrive justement à se renouveler sa créativité sans cesse ?
J'espère que tu lui demanderas.
Avec grand plaisir.
Mais de ce que je sais, c'est principalement les voyages, mais aussi les restaurants, les couleurs. En fait, je pense que quand on est dans un process créatif, il faut être ouvert en permanence et pouvoir accueillir la créativité sous toutes les formes dont elle peut s'offrir à nous. Photos, musique, restos, amis, moments.
Alors moi, du coup, j'aimerais parler de ton processus créatif, justement. Comment t'élabores justement une recette ? Comment ça se met en place ?
Alors déjà, comparé à d'autres marques qui sont sur le créneau de l'apéritif, moi, je pars pas des recettes apéritives en elles-mêmes, je pars de plats que j'aime cuisiner, je les transforme en produits d'apéro. Ensuite, c'est de la cuisine, donc je vais aller dans des restaurants ou chez des amis, je vais goûter certaines saveurs, je vais me dire, ça, ça marche bien ensemble. Puis ça, je le verrai bien avec ça. Et en fait, il y a une grosse partie du travail, du coup, qui se passe dans ma tête en amont, sur l'association des saveurs. Ensuite, je commence à avoir une certaine expérience. En termes de technique, je sais ce qu'il va falloir que je mobilise pour arriver à un résultat souhaitable. Ensuite, je vais faire mes petites courses et je fais les essais chez moi. J'ai vraiment une cuisine spontanée. Je ne suis pas chef.
Je prends, je fais à l'instinct, je note tout ce que je fais, donc je dois tout peser, c'est la partie un peu moins rigolote parce que souvent j'oublie en plus de peser, je suis dans ce mode vraiment créatif. Et ensuite, je fais mes mélanges, je fais mes cuissons, je mets dans un petit pot, je fais cuire au bain-marie pendant une heure, c'est le process de stérilisation. Ensuite, je goûte lendemain, une fois que le produit est bien retombé en température. Et là, je fais mes ajustements. Est-ce que je cherche plus d'acidité ? Est-ce que c'est la texture qui ne me va pas ? Et ensuite, je fais plusieurs essais. La recette qui m'a demandé le plus d'essais, c'est une soixantaine d'essais pour le crémeux de comté au vin jaune. Et généralement, je me fais assez confiance pour arriver à la saveur que je souhaite.
Et c'est possible que je fasse goûter à certaines personnes de mon entourage, qui sont généralement un peu triées sur le volet pour avoir des vrais retours et pour pouvoir améliorer le produit. Et ensuite, une fois qu'en un terme, la recette est validée par mes soins, je transmets au fabricant qui, lui, va réaliser entre 3 et 4 essais pour arriver au résultat final.
Il y a beaucoup d'étapes de création juste pour une recette. Ça ne se fait pas en 15 jours.
Oui, ça ne se fait pas du tout en 15 jours, même si aujourd'hui, j'essaie d'aller un petit peu plus vite. Et ensuite, il y a toute la partie étiquette, la punchline qui va bien, parce que ça, ça nous demande quand même beaucoup de travail.
Toute la partie branding, construction de la perception. Du coup, depuis maintenant que tu es femme entrepreneur, est-ce que tu trouves encore du temps pour créer ? Comment tu gères justement ton activité, ce pic de travail ?
J'apprends à me connaître déjà, je pense que c'est important de le dire. Il y a des moments ou des lieux qui sont propices à la créativité et c'est pas du tout le bureau, je vous le dis déjà. Moi, ce qui me permet un peu de m'évader et d'être plutôt créative, c'est d'être justement dans un beau lieu. J'aime bien un bel hôtel. Une belle terrasse de café ou alors un bel environnement. Parfois chez moi, tranquille, avec un peu un bon film, de la musique ou alors, comme je le disais, en plein milieu de nulle part, un beau bateau.
On se lâche.
Voilà, on se lâche. Donc je vais m'adapter à ces moments-là. Pour la charge de travail, évidemment, ça a été une sacrée révélation. Mais du coup, je pense que c'est de travailler avec des personnes qui sont justement là pour ça. Pour me soulager de ces tâches-là et pour que je puisse me concentrer sur ce que je préfère et ce que je sais faire de mieux, c'est-à-dire la création.
Voilà.
OK.
Et pour finir, qu'est-ce que tu aimerais transmettre justement à travers tes créations et tes recettes ?
Moi, ce que j'aimerais transmettre, c'est l'amour. Et j'espère qu'on peut le ressentir dans les recettes. Voilà, c'est ça.
L'amour dans le goût.
L'amour dans le goût.
Super. Fanny, merci énormément d'avoir partagé ton histoire, ton expertise, ta vision.
Merci beaucoup Anthony, pour cette invitation.
Et c'était un immense plaisir de t'accueillir sur Madycast.
C'est un honneur d'être la première.
On se retrouve très, très vite pour un prochain épisode.
Très, très vite.

À bientôt.
Merci.
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